Mémoires / Littérature

  • L'Antipoésie dans les oeuvres de Tristan Corbière

    Alfya ENIKEEVA - 2015

     La poétique de Tristan Corbière ne se sépare pas d’une entreprise générale de déconstruction des valeurs  qui a marqué la fin du XIXème siècle et particulièrement la génération symboliste. Dans ce travail, on a tenté d’en caractériser les enjeux à partir de la notion d’ « antipoésie », proposée par Christian Angelet. On a cherché à en étudier les modalités, impliquant notamment l’ironie, la polyphonie  ou l’intertextualité dans un projet de désidéalisation et de démythification des formes autant que des valeurs poétiques en usage,  et visant précisément à les renouveler dans le cadre d’une poétique spécifique. 

    Mots-clés : Tristan Corbière, polyphonie, langage poétique, ironie, intertextualité, antipoésie, antimusicalité

  • La subversion des valeurs dans "Odes en son honneur" de Verlaine : poétique, érotique et politique

    Tatiana PRONINA - 2015

    Ce mémoire est consacré au rapport des valeurs sociales et politiques à la valeur artistique dans un des recueils tardifs de Paul Verlaine. Le recueil interroge le canon de l'ode par sa transgression. Érotique, poétique et politique deviennent trois modes de reconnaissance du sujet vaincu. L’évocation de l’intime assure le passage dans l’espace impersonnel, transsubjectif, où le dialogue devient possible. Le poétique se présente dans le recueil comme l’ensemble des marqueurs métatextuels : l’identité du je lyrique le doue de la puissance démiurgique capable de faire naître une autre réalité, celle de l’art. Le politique s’affirme dans le recueil comme l’instauration par le sujet vaincu d’un nouveau système de valeurs, glorifiant la situation de l’exilé et générant ainsi une nouvelle communauté des vaincus.

    Mots-clés : transformation générique, sujet vaincu, politique, Paul Verlaine, Odes en son honneur, ode, mineur, érotique

  • La construction de l’ethos dans la correspondance de Friedrich Melchior Grimm et les comtes Roumiantsev (1774-1801)

    Elena SASSOVA - 2015

    Dans ses lettres aux comtes Nicolas et Serge Roumiantsev, Friedrich Melchior Grimm déploie tout un kaléidoscope d’images souvent contradictoires, qui le caractérisent comme hermaphrodite. En étudiant ces images et les figures (les masques) de l’auteur, ce mémoire s'appuie sur la notion d’ethos pour mettre en lumière les spécificités du texte épistolaire, mais  aussi proposer une réflexion sur la place dans la société que s’attribuait ce personnage imminent des échanges culturels et politiques entre la France et la Russie au XVIII siècle. 

    Mots-clés : Roumiantsev, littérature épistolaire, Grimm, éthos

  • La sensation olfactive dans l’oeuvre littéraire : J.-K. Huysmans et Patrick Süskind

    Evguenia PRIKHODKO - 2015

    Le sujet de l’odorat dans la littérature présente un intérêt dès lors qu'il est mis en relation avec le langage et la question de valeurs. L’olfaction est particulièrement difficile à « rendre » littérairement du fait de l’impossibilité du langage à nommer un objet aussi évanescent que le parfum. Aussi, ce travail tente de montrer comment la littérature, considérée du point de vue d'une poétique de la suggestion, peut dépasser le mutisme du parfum. En s’appuyant sur les deux oeuvres littéraires, A Rebours de J.-K. Huysmans et Le parfum, de P. Süskind, on tente de mettre en relation la suggestion avec le dandysme ou encore l'idée du parfum comme quientessence.

    Mots-clés : synesthésie, quintessence, parfum, odorat, esthétique de la suggestion, décadance, dandysme

  • L’esthétique de Pierre Nicole

    Liza AL-FARADZH - 2012

    Ce mémoire porte sur l'esthétique de Pierre Nicole, moraliste lié au monastère de Port-Royal qui a également marqué la réflexion littéraire du XVIIe siècle. La pensée de Nicole s’inscrit dans la tradition de l’humanisme et du classicisme, de plus son augustinisme le porte à s’intéresser à la nature humaine et à y chercher les fondements du plaisir. Paradoxalement, ce sont ces références aux traditions anciennes qui font la modernité de la réflexion de Nicole qui tient à la mise en relation de la beauté avec la sensibilité de l’homme: celle-là n’est plus définie exclusivement par les caractères de la chose belle, mais relativement aux réactions que cette chose provoque chez l’être humain.

    Mots-clés : Port-Royal, esthétique, classicisme, augustinisme littéraire

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  • La question de l’identité sexuelle à l’épreuve du roman et de l’autobiographie : Yourcenar, Proust, Gide

    Oleg AVERYANOV - 2013

    En s’appuyant sur l’émergence de l’homosexualité comme thématique explicite dans la littérature française du début du XXe siècle, ce mémoire interroge trois récits à caractère autobiographique et réflexif, en se demandant de quelle manière la question de la sexualité et de l’identité sont en relation, et de quelles manières la littérature, dans ces trois œuvres, peut en déplacer les conceptions qu’on en avait – ou qu’on en a peut-être encore. 

    Mots-clés : roman, modernité, identité sexuelle, identité, homosexualité, autobiographie

  • La Parole singulière de la dramaturgie de Jean-Luc Lagarce

    Alina KORNIENKO - 2013

    Fondée sur une dramaturgie de l’échec que Jen-Luc Lagarce définissait comme « le récit de ce qu'on voulut être et qu'on ne fut pas », la parole, seul acte possible, devient le protagoniste,  le moteur et le sujet du théâtre de Lagarce. Ce mémoire se focalise sur la nature du discours théâtral. Caractérisée par le ressassement s’apparentant à une forme délirante, la singularité de ce discours implique aussi un travail de sape au sein même du langage qui redéfinit en profondeur l'action de parler dans son rapport au social.

    Mots-clés : Lagarce, parole, théâtralité, modernité, dramaturgie, théâtre contemporain, ressassement, parole délirante

  • Le silence assourdissant dans la poésie de Jules Supervielle

    Alisa RAKOUL - 2014

    Jules Supervielle a été caractérisé par Marcel Arland comme “Poète des silences”. Contrairement à l’approche traditionnelle qui perçoit le silence comme une absence de paroles (ou de bruits), l’approche poétique que ce mémoire a privilégiée met le langage et le silence en relations complémentaires, si bien qu’on peut avancer la notion de silence du langage. Les liens phonétiques qui se nouent entre les mots, par la rime, les rapprochements prosodiques ou le rythme instaurent de nouvelles relations entre les mots, générant une signifiance silencieuse. Le silence apparaît alors comme une création de langage, propre à la poétique de Supervielle, qui fait parler l’indicible. Dans cette perspective, qui est celle de l'activité des textes, tout signifie, à commencer par la typographie qui, par les blancs, permet de voir, de lire et d’entendre les silences que les poèmes inventent.

    Mots-clés : typographie, silence du langage, rythme, prosodie, poétique, modernité, image