Introduction à la sociologie du politique
Le but de cet enseignement est de développer une réflexion sur le politique à partir des concepts centraux de la sociologie générale : action, pouvoir, influence, autorité, domination, institution, légitimité… Du point de vue de la démarche, cela revient à inscrire clairement la sociologie politique dans une perspective de sociologie de l’action qui s’enracine dans la sociologie générale et n’est pas séparable de ses concepts fondamentaux, évitant par là même l’enfermement thématique. Au-delà de l’apprentissage tout à la fois du langage de la sociologie générale et des ses modes de raisonnement, il est ainsi d’introduire dans le même temps de manière utile à une analyse du politique et de ses transformations dans les sociétés modernes, tant dans les modes de raisonnement que dans sa réalité même.
Si l’on ne perd pas de vue que le pouvoir politique est une combinaison de l’autorité et du pouvoir, l’étude de l’action publique est en particulier devenue une des voies les plus stimulantes et les plus ouvertes pour l’étude du politique. L’analyse de l’action publique n’est pas une simple analyse du pouvoir des acteurs, mais une analyse qui, partant du pouvoir des acteurs, est conduite à retrouver la question problématique du pouvoir politique. L’action publique renvoie en effet à l’ensemble des processus sociaux à travers lesquels sont traités des problèmes considérés comme relevant de la compétence d’autorités publiques et dont le règlement conditionne pour une part la légitimité et la responsabilité. L’analyse de l’action publique, dans toute sa richesse, vient utilement rappeler la spécificité de la sociologie politique comme science du politique qui est de toujours analyser les processus politiques dans leur rapport à la société. Des modalités de définition des problèmes publics à leur prise en charge jusqu’à l’analyse des conséquences qui découlent de l’intervention des autorités publiques, une telle perspective constitue une interrogation décisive sur le pouvoir politique dans l’ensemble de ses dimensions : sa nature, son cadre et sa portée.
Comment parvenir à articuler des buts collectifs dont la formulation est délicate, des acteurs dont le statut et les intérêts sont très différents, des territoires hétérogènes et des échelles de temps variables est tout à la fois une question pratique et une question de recherche qui nous permet de mieux saisir le pouvoir politique dans son exercice tant en termes de coordination de l’action que de responsabilité et légitimité politiques. C’est ainsi une manière de poser à nouveaux frais la question de la gouvernabilité de nos sociétés et de s’interroger sur la centralité du politique dans leur régulation comme sur les conditions de possibilité de la construction d’un ordre politique légitime.
À partir des apports théoriques développés au préalable, les travaux de groupe seront largement basés sur l’utilisation de la méthode des cas, permettant ainsi de mettre en œuvre et de tester sur des situations réelles les modes de raisonnement présentés dans le cours dont ils se veulent un accompagnement et un approfondissement.
Patrice Duran est professeur des Universités à l’École Normale Supérieure de Cachan. Il a été directeur du Département de Sciences Sociales de 2000 à 2008 et directeur du Groupe d’Analyse des Politiques Publiques (CNRS-ENS) de 2002 à 2005.
Il est actuellement membre de l’Institut des Sciences sociales du Politique (ISP-CNRS, UMR 8166). Il a également été directeur de l’Institut d’études avancées de Paris de 2010 à 2012. Il est actuellement Président du Conseil d’administration de l’Institut national d’études démographiques (Ined) ainsi que directeur de l’École doctorale SHS de l’Université Paris-Saclay.
Ses domaines d’enseignement et de recherche concernent notamment la théorie sociologique, la sociologie politique, la sociologie de l’action publique, la sociologie des organisations et la sociologie du droit. Il est également conseiller scientifique de diverses institutions de recherche en France et à l’étranger. Il enseigne également dans de nombreuses institutions de l’enseignement supérieur en France et à l’étranger
Il est membre de nombreux comités de rédaction de revues de sciences sociales dont l’Année sociologique, la revue Risques, la revue Idées, la revue Terrains et Travaux, la revue Comparer, revue électronique de comparaison en sciences sociales, ainsi que Politiques et Management Public et Pouvoirs Locaux .
Lundi 22 septembre 2014, 15h00-18h00, salle P10, IIe GUM
Cours 1 (avec traduction simultanée):
Expliquer et comprendre, une matrice pour les sciences sociales (1)
Le raisonnement sociologique
Traditions sociologiques et pluralisme théorique
Mardi 23 septembre 2014, 15h00-18h00, salle P10, IIe GUM
Cours 2 (avec traduction simultanée) :
Expliquer et comprendre, une matrice pour les sciences sociales (2)
Le raisonnement sociologique
Les logiques du social
Mercredi 24 septembre 2014, 15h00-18h00, salle P10, IIe GUM
Séminaire 1 (sans traduction simultanée) :
Action, organisation et régulation
Jeudi 25 septembre 2014, 15h00-18h00, salle P10, IIe GUM
Séminaire 2 (sans traduction simultanée) :
Action publique et conséquences
Vendredi 26 septembre 2014, 15h00-18h00, salle P10, IIe GUM
Cours 3 (avec traduction simultanée) :
Autorité, pouvoir et domination. Les figures du politique
Samedi 27 septembre 2014, 10h00-13h00, amphi 01, Bâtiment Principal
Séminaire 3 (sans traduction simultanée) :
Problèmes publics, bureaucratie et construction des publics
Lundi 29 septembre 2014, 15h00-18h00, salle P10, IIe GUM
Cours 4 (avec traduction simultanée) :
Action publique et pouvoir politique. Le politique en action
Mardi 30 septembre 2014, 10h00-13h00, salle P10, IIe GUM
Séminaire 4 (sans traduction simultanée) :
a/ Conclusion : Sociologie et sciences sociales, objectifs et portée
b/ Présentation et discussion des sujets de mémoire